Texte Osho (in, "Le tarot de la transformation") en lien avec le processus de Réactivation du Placenta Primordial©


J'ai entendu parler d'une très grande mystique soufi, Rabiya Al Adawia.

   

Un soir, on la trouva assise dans la rue, en train de chercher quelque chose. C'était une vieille femme, ses yeux étaient faibles, il lui était difficile de bien voir. Ses voisins vinrent donc l'aider.

   "Que cherches-tu ? lui demandèrent-ils.

   -Cette question est hors de propos, répondit-elle. Je suis en recherche. Si vous pouvez m'aider, aidez-moi.

   Ils rirent et lui dirent :

   -Rabiya, es-tu devenue folle ? Tu dis que notre question n'est pas pertinente, mais si nous ne savons pas ce que tu cherches, comment pourrions-nous t'aider ?

   D'accord, leur dit Rabiya, juste pour vous faire plaisir, je cherche une aiguille, j'ai perdu mon aiguille." Ils commencèrent à l'aider, mais ils réalisèrent immédiatement que la rue était immense et qu'une aiguille est bien minuscule, aussi demandèrent-ils à Rabiya : 

   "S'il te plaît, dis-nous où tu l'as perdue. L'endroit précis et exact, sinon c'est vraiment trop difficile. La rue est immense et nous pourrions chercher éternellement. Où l'as-tu perdue ?

   -Vous posez encore une question hors de propos, leur dit Rabiya. Quel rapport y a-t-il avec ma recherche ?

   Ils s'arrêtèrent. Ils lui dirent :

   -Tu es certainement devenue folle !

   -Bon, d'accord; juste pour vous faire plaisir, leur dit Rabiya, je l'ai perdue dans ma maison.

   -Mais alors pourquoi nous fais-tu chercher ici ?

   Il paraît que Rabiya aurait répondu :

   Parce qu'ici il y a de la lumière et qu'il n'y en a pas à l'intérieur."

   

Cette parabole est chargée de sens. Vous êtes-vous jamais demandé ce que vous cherchez ? En avez-vous fait l'objet d'une profonde méditation, de savoir ce que vous cherchez ? Non. Même si par moments, des moments de rêve, vous avez l'intuition de ce que vous cherchez, ce n'est jamais précis ni jamais exact; vous ne l'avez pas encore défini. Si vous tentez de le faire, plus vous le définirez plus vous sentirez qu'il est inutile de le chercher. La quête ne peut se poursuivre que si vous êtes dans l'imprécision ou dans un état de rêve; lorsque les choses ne sont pas claires, vous continuez tout simplement à chercher. Tiré par une pulsion intérieure, poussé par une sorte d'urgence intérieure, vous ne savez qu'une chose, vous devez chercher ! C'est un besoin intérieur, mais vous ne savez pas ce que vous recherchez.

   A moins que vous ne sachiez ce que vous cherchez, comment pouvez-vous le trouver ? C'est vague; vous pensez que c'est dans l'argent, le pouvoir, le prestige, la respectabilité, mais vous voyez des gens respectables ou puissants, qui eux aussi sont en recherche. Vous voyez des gens immensément riches, ils cherchent aussi, ils cherchent jusqu'à la fin de leur vie. Donc la richesse n'avance à rien, le pouvoir non plus. La quête continue malgré tout ce que vous possédez. 

   Il faut peut-être rechercher autre chose. Ces noms, ces étiquettes : l'argent, le pouvoir, le prestige, ne servent qu'à satisfaire votre mental. Ils ne sont là que pour vous faire sentir que vous êtes en quête de quelque chose; que ce quelque chose est encore indéfini, une sensation très vague.

   L'essentiel, pour le véritable investigateur, pour celui qui est devenu un peu plus alerte, plus conscient c'est de définir sa recherche; c'est d'en formuler un concept très précis, savoir ce que c'est; c'est de le faire émerger d'une conscience endormie, de le regarder directement, d'y faire face. Immédiatement, une transformation a lieu. Quand vous commencez à définir l'objet de votre quête, votre intérêt disparaît. Plus il se précise, moins il est présent. Quand on sait clairement de quoi il s'agit, il disparaît soudain. Il n'existe que lorsque vous n'êtes pas attentif.

   Laissez-moi insister, la quête n'existe que lorsque vous êtes somnolent; la quête n'existe que si vous n'êtes pas conscient. L'inconscient engendre la recherche.

  Oui Rabia a raison : à l'intérieur il n'y a pas de lumière. Et parce qu'il n'y a pas de lumière et pas de conscience dans votre intériorité, vous continuez bien sûr de chercher à l'extérieur - parce qu'à l'extérieur il semble faire plus clair.

   Tous nos sens sont extravertis. Les yeux s'ouvrent vers l'extérieur, les mains bougent et se tendent vers l'extérieur; les jambes vous mènent vers l'extérieur, les oreilles captent les bruits et les sons extérieurs. Tout ce qui vous est donné s'ouvre sur l'extérieur; les cinq sens fonctionnent de manière extravertie. Vous commencez à chercher là où vous pouvez voir, sentir, toucher; la lumière des sens brille à l'extérieur. Le chercheur, lui, est à l'intérieur.

   Comprenez bien cette dichotomie; le chercheur se trouve à l'intérieur, mais parce que la lumière se trouve à l'extérieur, il se met de manière ambitieuse, à chercher à l'extérieur quelque chose qui puisse le satisfaire.

   Ce n'est jamais arrivé et cela n'arrivera jamais. La nature des choses est ainsi faite, car à moins de partir à la recherche de celui qui cherche, toute votre quête est dépourvue de sens. A moins que vous ne parveniez à connaître qui vous êtes, tout ce que vous recherchez est futile, car vous ne connaissez pas celui qui cherche. En ne le connaissant pas, comment pouvez-vous trouver la bonne dimension et la bonne direction ? C'est impossible. Les choses fondamentales doivent être considérées de prime abord. 

   Quand toute recherche s'est arrêtée et que vous prenez soudain conscience qu'il n'y a maintenant qu'une seule chose à connaître : "Qui est cet investigateur à l'intérieur de moi ? Quelle est cette énergie qui veut être en quête ? Qui suis-je ?" Alors une transformation a lieu. Soudain, toutes les valeurs changent. Vous commencez à vous tourner vers votre intériorité.

   Ainsi, Rabia n'est pas assise sur la route cherchant une aiguille, perdue quelque part dans l'obscurité de sa propre âme intérieure. Dès que vous vous tournez vers votre intériorité... Au début c'est très sombre, Rabia a raison ! C'est très, très sombre, parce que durant de nombreuses vies vous n'avez jamais pénétré votre intériorité; vos yeux se sont focalisés sur le monde extérieur.

   L'avez-vous observé ? Parfois lorsque vous rentrez d'un extérieur très ensoleillé, que la lumière est forte - quand soudain vous pénétrez dans la maison, il fait très sombre, parce que vos yeux sont focalisés sur la lumière extérieure. Quand il y a beaucoup de lumière, les pupilles des yeux se rétrécissent. Dans l'obscurité vos yeux se détendent. Mais si vous vous asseyez un petit instant, peu à peu l'obscurité disparaît, il y a davantage de lumière; vos yeux s'adaptent.

   Durant de nombreuses vies, vous êtes resté à l'extérieur, sous un soleil brûlant, dans le monde, et donc quand vous vous tournez vers l'intérieur, vous avez complètement oublié comment réajuster votre regard. La méditation n'est rien d'autre qu'un réajustement de votre vision, de votre regard. Quand vous continuez à regarder intérieurement - cela prend du temps - lentement, progressivement, vous commencerez à percevoir une belle lumière. Ce n'est pas une lumière agressive; elle ne ressemble pas à celle du soleil, mais plutôt à celle de la lune. Elle n'est ni aveuglante ni éblouissante, elle est très douce; elle ne brûle pas, elle est très compatissante, très apaisante; c'est un baume.

   Petit à petit, lorsque vous vous êtes adapté à la lumière intérieure, vous découvrez que vous en êtes la source même. Le chercheur est le "cherché". Vous voyez alors que le trésor est en vous, et que le seul problème était que vous le recherchiez à l'extérieur. Vous le cherchiez quelque part au-dehors alors qu'il a toujours été là, en vous-même. Vous cherchiez dans la mauvaise direction, c'est tout.

 Ange sur leau

  

Nous sommes nés pour vivre dans la félicité, c'est notre droit fondamental. Mais les hommes sont si stupides qu'ils ne réclament même pas ce droit. Ils sont plus intéressés par ce que les autres possèdent et ils se mettent à courir après ces choses-là. Ils ne regardent jamais à l'intérieur d'eux-mêmes, ils ne cherchent jamais en leur intérieur.

Une personne intelligente commencera sa quête dans son être profond, ce sera sa première investigation...- car à moins que je ne sache ce qui est à l'intérieur de moi, comment puis-je continuer de chercher dans le monde entier ? C'est un monde si vaste - Ceux qui se sont tournés vers leur intériorité ont trouvé instantanément, immédiatement. Il ne s'agit pas d'une avancée progressive, c'est un phénomène saisissant, une soudaine illumination.